Daniel Tomassi - Scénographe - Plasticien
© Tomassi 2010
L’argile : la capture des mouvements par l’empreinte et le modelage. Pour saisir la structuration d’un geste, le support réceptif doit avoir une qualité d’enregistrement suffisamment élastique et fixant. Il doit parfaitement recevoir et retenir l’empreinte d’un mouvement intentionnel ou instinctif.
L’argile, matériau simple, substance effectivement de constitution élémentaire, mais complexe et polymorphe de part sa potentialité plastique, est requise pour l’opération. Ainsi, une page d’argile, sa surface plane étendue sur le sol, prise dans un caisson de bois d’environ trente centimètres de haut, attend d’être piétinée, cultivée, transformée.
Les composants même de cette matière première, terre et eau, activent naturellement
les rêveries de transformation, le désir de façonner de l’intervenant choisi comme
modèle. Les mythologies intimes se réveillent. format de la page d’argile
La proportion : un monogramme, un texte hiéroglyphique, un message confidentiel, une page d’écriture, tels peuvent être les dénominations associées à l’ensemble des inscriptions produites dans la terre. Puisqu’il s’agit d’une lettre, d’un texte, autant l’inscrire dans le cadre d’usage courant en Europe, une proportion rectangulaire réservée à la rédaction, soit le format A4.
Ce format permet d’établir intellectuellement une correspondance entre microcosme et macrocosme, l’infiniment petit et l’infiniment grand, puisque divisé ou multiplié par deux, indéfiniment, le rectangle A4 conserve toujours le même rapport de proportion (1/√2).
Ainsi, je propose à priori une proportion rectangulaire, la proportion du format A4, proportion habituelle de toutes missives en Europe, pour délimiter le territoire d’argile. A posteriori, ce choix s’est révélé déterminant et justifié lors de l’expérience : autoportrait Virginia b1.
La méthode - Les gestes de l’écriture, le modèle face à lui-même
La méthode l Le moulage, la couleur l Visualisation d’oeuvres